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Le Karate :
Le Karaté-Jutsu (c’est ainsi qu’on l’appelait jusque dans les années 30) est une méthode de combat rapproché, total.
C’est un « art martial » qui utilise de façon rationnelle toutes les armes naturelles du corps (coudes, genoux, mains ouvertes, pieds, tête, etc.), contre un ou plusieurs ennemis. Il privilégie les frappes sur les zones les plus vulnérables, y compris les kyusho (points vitaux). Dans notre École, nous travaillons aussi les défenses sur coups portés, mais également sur saisies (aux membres, au col, au cou, …), les clés de bras, de jambes, les projections et les étranglements.
Cependant, ce dernier type de techniques est particulièrement « sophistiqué », si bien qu’il est délicat à maîtriser et rarement adapté à une situation de combat réel ; nous considérons de surcroît, à Shin Kyō Budō, qu’aucune « prise » de type clé ou immobilisation ne doit être faite sur l’agresseur si elle n’a pas été précédée d’un atemi (coup) au moins. Effectivement, tenter de passer une clé en force sur un individu qui n’est pas « conciliant » est potentiellement plus dangereux pour soi que pour lui ! Cela donne des indications trop nettes sur nos intentions, limite notre capacité d’action et accorde à l’assaillant une possibilité de reprise d’initiative qui peut nous être nuisible, voire fatale.
Le Karaté est également une expression active du zen. Ainsi, les cours à l’Ecole Shin Kyō Budō accordent toute leur place à la méditation, la relaxation, le travail en relâchement et la gestion des émotions. L’esprit s’en trouve affûté et les dimensions culturelle, historique et philosophique font partie intrinsèque de notre enseignement. Maître FUNAKOSHI Gichin, considéré (peut-être hâtivement) comme « le père du Karaté moderne », voyait dans « l’art martial », à l’instar de son ami KANO Jigoro, fondateur du Judō, un outil d’éducation social, un cheminement pour toute la vie. Dans cette conception, le Karaté est un chemin spirituel, une recherche de l’épure, de la perfection, de la maîtrise de soi. Dès lors il devient un Dō (une Voie).
Enfin, le Karaté a pensé, dès l’origine, à rendre le corps plus robuste. De fait, nos cours accordent une importance particulière au renforcement musculaire, au développement des capacités d’endurance et de souplesse.
Un peu d’histoire :
Lorsque le Karaté a été « exporté » d’Okinawa au Japon, on parlait de Karaté-Jutsu (technique de la main de Chine). Il ne deviendrait un Dō (une Voie à la fois martiale et d’éducation sociale) qu’en intégrant la grande famille des Budō, et fut alors rebaptisé Karaté-Dō (Voie de la Main vide). Une intégration de « l’art martial » indigène d’Okinawa qui ne fut pas évidente, loin s’en faut. Le Karaté-Jutsu désigne la discipline dans sa dimension la plus utilitaire : le combat rapproché, donc le combat réel. Il faut bien entendre par-là que le Karaté-Jutsu est un art guerrier ! Le travail peut ici se décliner également en applications « Self Defense civile ». Rappelons que le Karaté d’Okinawa aurait été élaboré dès le XVIIème siècle, probablement en résistance à l’invasion japonaise du Clan Satsuma, et fut longuement mûri jusqu’au milieu du XXème siècle. Il se décline ainsi en une multitude de styles – dont le Shotokan-Ryû, étudié à l’Ecole Shin Kyō Budō -, tous issus des anciens Naha-Te, Shuri-Te et Tomari-Te.
Les techniques de percussion, de luxation / soumission et de projection du Karaté sont issues du Quan-Fa (boxe chinoise) bien sûr, mais parfois inspirées du Ju-Jutsu, du Judō, de l’Aïkidō, ou encore du Kempo. Enfin, le sabre (style Jigen-Ryû) exerce également une influence considérable sur le Karaté-Jutsu.
Plus personne ou presque aujourd’hui n’emploie l’expression « Karaté-Jutsu ». Nous désignons donc notre méthode sous le terme couramment admis de « Karaté-Dō », en pleine adéquation avec l’objectif d’éducation sociale de Maître Funakoshi, mais en restant centrés sur les objectifs qui sont ceux de l’approche « Karaté-Jutsu ». Par ailleurs, nous enseignons le Karaté-Dō Shinkyokaï : un style rond, fluide, explosif, très offensif, qui pousse le combattant à s’inscrire dans une dynamique d’adaptation.